L’hallux valgus (oignon) est la déformation la plus fréquente du gros orteil, qui apparaît progressivement.

Les semelles orthopédiques visent surtout à limiter les atteintes sur les autres orteils.

L’évolution en l’absence de traitement est l’augmentation de la déformation avec l’apparition d’une tuméfaction rouge sur le côté du pied (bursite). S’en suivront des déformations des petits orteils (griffes).

Symptômes

La déformation clinique prédomine initialement sur la partie médiale de l’articulation métatarso-phalangienne, créant une gêne au chaussage, puis une bursite. La déformation s’aggrave progressivement, la bursite grossit et le pied se déforme ensuite dans son ensemble avec des déformations des orteils latéraux, par transfert d’appui (transfert des charges ne pouvant plus se faire sur l’hallux du fait de la déformation et se reportant sur les orteils adjacents). Apparaît ainsi des hyper-appuis plantaires douloureux avec développement de durillons sous le pied et de cors sur les orteils latéraux qui évoluent progressivement «en griffes»

Un bilan radiologique, permet au chirurgien de confirmer le diagnostic, de mesurer l’importance de la déformation, évaluer les conséquences sur les orteils latéraux et de planifier une éventuelle chirurgie.

D’autres examens complémentaires (échographie, IRM...) peuvent compléter le bilan, notamment sur les orteils adjacents pour quantifier leur atteinte.

Avant l'intervention

L’adaptation du chaussage, large et souple, reste longtemps efficace; éventuellement complétée par des orthèses plantaires (réalisées par un pédicure-podologue) ou des « orthoplasties » (cales en silicone inter-orteils).

Un traitement médical antalgique est possible pour diminuer les phénomènes douloureux, mais, il ne pourra stabiliser ou corriger la déformation.

Le traitement chirurgical (consistant à ré-axer votre premier orteil) est proposé quand les douleurs limitent vos activités, que le chaussage devient difficile et/ou que les orthèses deviennent inefficaces.

Si le patient néglige sa maladie, la déformation s’aggrave progressivement, les orteils latéraux se déforment en griffe (notamment le second), rendant le chaussage de plus en plus difficile.

Les documents à apporter

  • Seul un bilan podométrique comprenant des radiographies du pied en charge est nécessaire en préopératoire. Celui-ci peut être fait lors de la première consultation au pôle ostéoarticulaire.
  • Une consultation préopératoire avec un médecin anesthésiste est obligatoire pour expliquer notamment le type d’anesthésie.

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Déroulement de l'intervention

La chirurgie est réalisée sous anesthésie générale ou locorégionale. Une cicatrice est réalisée à la face médiale du pied. L’incision mesure environ 5cm.

L’intervention va éliminer la « bosse », en ré-axant votre gros orteil en intervenant sur les os, mais également sur les parties molles.

Le métatarsien est coupé en deux (ostéotomie). Les deux fragments osseux sont déplacés de façon à corriger l’axe du métatarsien et faire disparaître la déformation. Les fragments osseux sont fixés par une vis. Des gestes complémentaires peuvent être nécessaires en fonction des déformations associées (ostéotomie de la phalange du gros orteil, ligamentoplastie, ostéotomie des métatarsiens latéraux, blocage des autres orteils…).

Ce matériel peut être gênant et justifier son ablation.

Après l'intervention

Le lever et l’appui sur le membre sont autorisés le jour-même, sauf avis contraire du chirurgien. La marche est autorisée avec une chaussure orthopédique. Le traitement préventif des phlébites n’est pas systématique et dépend des différents facteurs de risques que vous présentez.

Un oedème postopératoire est fréquent, il faudra prendre soin de surélever votre pied.

Le séjour est ambulatoire (sur la journée) dans la majorité des cas. La marche est protégée par la chaussure pendant 30 à 45 jours. La rééducation dépendra de votre récupération. La reprise de la conduite automobile sera autorisée après le premier mois. L’arrêt de travail est adapté à la chirurgie et à votre activité professionnelle entre 1 et 2 mois.

Un suivi post opératoire vous sera proposé par votre chirurgien.

Risques de complication

L’hématome se résorbe seul le plus souvent,  une thrombose veineuse profonde est possible, l’enraidissement est prévenu par la rééducation précoce. L’intoxication tabagique est un facteur de risque important pouvant favoriser la mauvaise consolidation de l’os, les troubles cicatriciels, les infections.

Il est impératif d’arrêter le tabac au moins un mois avant l’intervention.

L’infection est très rare et peut nécessiter une ré-intervention. Des nerfs sensitifs sont déplacés et protégés pour réaliser cette intervention, ceux-ci peuvent être traumatisés et générer des douleurs secondaires.

On peut retrouver dans certains cas un retard ou un trouble de cicatrisation comme une désunion ou une nécrose cutanée parfois favorisée par une pathologie telle le diabète.

Une arthrose, voire nécrose (infarctus de l’os), peut survenir dans l’année qui suit la chirurgie.

La consolidation osseuse demande 45 jours minimum, mais elle peut être plus longue. De même, un déplacement secondaire des fragments osseux peut être observé et parfois nécessiter un repositionnement chirurgical.

La correction de la déformation de votre gros orteil, peut modifier vos appuis à la marche et entraîner des douleurs au niveau des autres métatarsiens (métatarsalgie de transfert). Un traitement pourra vous être proposé.

L’algodystrophie : phénomène douloureux et inflammatoire encore mal compris, elle est traitée médicalement et peut durer plusieurs mois (voire parfois des années), entraînant une prise en charge spécifique avec rééducation adaptée, bilans complémentaires et parfois prise en charge spécifique de la douleur. Elle est imprévisible dans sa survenue comme dans son évolution et ses séquelles potentielles.

Parfois, l’atteinte d’un petit nerf proche de la cicatrice peut entraîner une insensibilité voire des douleurs.

source : www.assproscientifique.fr.

Récupération après chirurgie

La récupération est obtenue en 3 mois. La reprise des activités sportives peut être plus longue, 4 à 6 mois.

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